Disque ami : Biréli Lagrène, Solo Suites

L'histoire de la musique enregistrée est souvent - pour le meilleur ou en tous cas, le plus signifiant - une histoire de rencontres ardentes, intimes ou intrépides.

Producteur est une étrange fonction générée par cette étrange idée d'enregistrer la musique, une fonction de premier auditeur et par la même, sans s'y méprendre, de compagnon, de compreneur, d'ouvreur, de puiseur capable - en ombre - de s'épuiser avant de souffler à nouveau vers le meilleur des vents.

En écoutant l'album discographique Solo Suites (sorti vendredi 4 mai chez Pee Wee), ce qui frappe le plus en douceur furetante, c'est bien la qualité de la rencontre entre Biréli Lagrène et le producteur Vincent Mahey. Elle saute aux oreilles. Car c'est certainement dans l'espace particulier de leur amitié, de leurs apprivoisements, que ce sont façonnées ces Solos Suites du guitariste, dépassant tous les "de prime abord" de fournisseurs patentés ou de trop habitués auditeurs. Dans le texte du livret (où figure également un instructif entretien du guitariste avec So Beau-Blache), Francis Marmande conclut par une allusion enfantine. Solos Suites, conçu et réalisé par deux gamins de l'aube (le premier invitant sa fille Zoé à chanter en conclusion "I'm an old woman ..."), est bien un disque d'enfance, c'est-à-dire de tous les possibles.


Biréli Lagrène, Solo Suites (Pee Wee - distribution Socadisc, 2022)