Nous savons qu’il existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de la maison. La maison nato a donc eu envie de rassembler ses mots : autant de codes, de clés, de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.


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Télévision : n. f.

Boîte généralement installée au centre de la pièce principale des habitations modernes, permettant sur un petit écran la diffusion par ondes radioélectriques d'images filmées et sonorisées analysées point par point, ligne par ligne. C’est en 1879 que Constantin Senlecq, notaire dans le Pas-de-Calais, met au point le téléctroscope dont le mécanisme explore la face arrière d'un verre dépoli sur lequel est projetée l'image d'un objet. En 1923, Vladimir Zworykin, russe émigré aux USA, dépose le brevet de télévision électronique. Dans les quinze années suivantes, la télévision séduit progressivement les propagandistes de tous poils qui y voient un média d’information sans précédent. Les Allemands s’intéressent de très près à la télévision en 1944, mais la défaite est proche. La télévision commence à s’installer après guerre dans les foyers et remplace peu à peu la radio, les lectures faites aux enfants, les jeux de sociétés, le sexe imaginatif et la compagnie des animaux domestiques. En France, jusqu’au début des années 1980, les programmes sont annoncés par une speakrine (Jacqueline Caurat, Jacqueline Joubert, Christine Fabréga, Claire Avril…) qui deviennent les " amies " des familles, mais ont l’avantage d’aider à considérer encore un peu le tube cathodique comme un spectacle. La fin des speakrines abolira les dernières distances entre le téléspectateur et son téléviseur et fera entrer la télévision dans une vitesse hypnotique hallucinante. Dès lors, le " petit écran " (comme on le nomme par opposition au cinéma) aura les pleins pouvoirs, regorgera de publicité et de manipulations que le plus tyrannique des dictateurs n’aurait pu imaginer. Si un temps (et par exception encore de nos jours), la télévision permet d’encourager certains créateurs spécifiques (Jean-Christophe Averty, Philippe Truffault, Michel Polac…), certaines séries originales (Le Prisonnier, Chapeau melon et bottes de cuir, Johnny Staccato…), quelques essais poétiques (Les Shadocks, le Manège Enchanté, Le Petit Train de Maurice Bruneau, Bonne nuit les petits, La Minute de monsieur Cyclopède…) et quelques téléfilms (Jean-Luc Godard, Jean-Louis Comolli, Jean Marboeuf...), elle est aujourd’hui bien souvent le pire du spectacle permanent (la guerre télévisée ). Plus que celle de l’alcool, des drogues et du tabac, la consommation de télévision occupe de nombreuses heures de la journée d’un être moderne en créant chez lui une dépendance et une insécurité qui l’isolent du monde et le mettent à la merci de tous les stratagèmes (s’endormir en regardant la télévision). Être " vu à la télé " est devenu un rêve et un but majeur chez l’être privé de tout sens critique qui sera capable de se mettre dans les positions les plus humiliantes (télé réalité) en détruisant le plus précieux de ce qui le constitue pour quelques minutes de célébrité illusoire. Suivant l’adage populaire, on regarde la télévision pour " se changer les idées " et de fait, elles changent tellement que l’on finit par ne plus en avoir.





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