Disque ami : Candombe :
   
 

Situé au sud du Brésil et à l'est de l'Argentine, l'Uruguay doit son nom aux Indiens Guaranis. Ces derniers ainsi que leurs voisins Charrúas eurent une paix relative lors de l'invasion des Conquistadores, peu concernés par une terre estimée en manque de ressources naturelles. Mais la concurrence avec les Portugais conduisit les orgueilleux coloniaux espagnols à édifier la ville de Montévidéo en 1726 et à s'emparer du pays. Les Charrúas combattirent vigoureusement les Espagnols et les Portugais et contribuèrent à faire place aux européens indépendantistes. Classique de l'histoire des Amérique, le 11 avril 1831, la quasi totalité des Charrúas fut exécutée lors d'une "rencontre amicale" organisée par le premier président de la République uruguayen Fructuoso Rivera et son bourreau de frère Barnabé Rivera. Quelques survivants furent exhibés à l'exposition coloniale de Paris.

Reste l'Afrique ! L'Afrique et le tambour ! Le tambour qui file des migraines au Bon Dieu (les autorités chrétiennes avait classé le tambour "instrument du diable", ce qui le fit quasiment disparaître de la musique occidentale non militaire et les corps se raidirent ...), le tambour qui nous rappelle que nous sommes êtres humains, que nos coeurs battent, que seul l'instant présent est l'instant de vie. Le tambour, alerte à l'esclavage, seule conscience du monde et de ses vérités.

On connaît mal la musique uruguayenne, les européens simplifiant trop souvent l'Amérique Latine à l'axe Brésil-Argentine, Samba-Tango avec un coup de Salsa cubaine in fine. Et l'on a bien tort. Pablo Cueco et sa compagne uruguayenne, la percussionniste Mirtha Pozzi, se sont mis en peaux de nous transmettre l'appel des tambours uruguayens incarnés dans un genre musical nommé candombe. Le genre musical est ici aussi le nom d'une danse, quoi de plus profitable à l'être que d'allier les esprits et les corps. Il accompagne les carnavals et autres manifestations de la dignité des hommes.

Après Les Tambours du Candombe, propos tambourinaires recueillis sur place à Montévidéo par Pozzi et Cueco (publié par Buda en 2000), voici Candombe : "Cachila y los tambores de Cuareim 1080", une totale merveille indispensable à tous ceux qui pensent que la vie est hors des missels (et à tous les amateurs de percussions). Le disque est non seulement un document précieux, il est aussi une excellente réalisation musicale qui ravira la vedette à tous les "forcenés de l'album concept". Dans ce disque, on chante, on danse, on frappe, on rit en même temps ou en alternance.

Candombe : "Cachila y los tambores de Cuareim 1080" est un moment de vie profitable, le signal qu'il est temps d'afficher nos corps. (Bon, on file à la manif de solidarité avec les Antillais !).

Candombe : "Cachila y los tambores de Cuareim 1080", Buda records (disponible aux Allumés du Jazz)
 
 
 
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