Nous savons qu’il existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de la maison. La maison nato a donc eu envie de rassembler ses mots : autant de codes, de clés, de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.


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Day (Doris) : chanteuse, actrice 1924

"Vous savez, Doris Day c’est comme Judy Garland ou Julie London, ici ça n’a jamais intéressé personne, on est dans le pays de Mireille Matthieu" avait répondu le pianiste Henri Renaud alors responsable du Jazz chez CBS France à un jeune journaliste de Jazz Ensuite qui souhaitait faire un portrait de la chanteuse actrice. Symbole d’une Amérique sans tracas, un peu rapidement taxée de "Girl next door", Doris Day, née Doris Mary Ann von Kappelhoff, mène une remarquable carrière de chanteuse de Big Band avec Les Brown. Découverte en 1948 par Michael Curtiz avec qui elle tourne trois films, elle commence un intéressant parcours de cinéma. Elle est choisie par quelques cinéastes de prédilection du Musée du Cinéma : Alfred Hitchcock, Charles Vidor, Frank Tashlin, Stanley Donen, en compagnie de Clark Gable, James Stewart, Kirk Douglas, James Cagney, Richard Widmark, Frank Sinatra et Rock Hudson. Syndicaliste libérée dans Pique Nique en Pyjama, rien ne l’empêche de chanter. Elle enregistre l’extraordinaire Duet avec le trio d’André Prévin (Red Mitchell à la contrebasse) en 1961 et une dizaine de disques. La chanson clé de L’Homme qui en savait trop, "Que sera sera" qui deviendra la chanson fétiche de Doris Day (reprise dans la série télévisée Doris Comedies) est créé un soir de fête chez James Stewart. Lors d’une autre fête hollywoodienne chez Terry Melcher (fils de Doris Day), Sly Stone la chante en duo avec Doris et la reprend ensuite dans son album Fresh. Elle refuse le rôle de Madame Robinson dans Le Lauréat et écrit son autobiographie qui dévoile une femme meurtrie loin de l’image insouciante qu’on lui attribuait. Malheureuse en mariages, Doris Day abandonne le cinéma et la chanson en 1968 pour se consacrer au sort des animaux. Au moment où trop de vocalistes palôtes se bousculent au portillon, il serait bienvenu de réécouter avec cœur celle qui estimait que l’"on n'apprend pas l’amour dans les écoles militaires", une chanteuse exceptionnelle et bouleversante de modernité.





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