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Nous savons qu’il
existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de
la maison. La maison nato a donc eu envie de
rassembler ses mots : autant de codes, de clés,
de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères
du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent
un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.
Choisissez un mot ci-dessous :
Acteur, actrice : n.
L’origine du mot est empruntée à action, du latin agere "agir". L’acteur est donc celui qui agit. Si l'on définit l'action comme l’expression d’actes visant à produire une vérité, l’acteur est de fait celui qui porte la responsabilité de cette vérité. Mais le mot vérité s’est transformé en objectif. L’acteur se transporte alors de la vie réelle (objective) au théâtre puis au cinéma (subjectifs) où il se confond vite avec l’interprète d’un metteur en scène, l’objet d’un réalisateur, le moyen d’un producteur, il sera alors plus justement nommé "comédien". Il ne s’agit plus de prendre part à une action, mais d’endosser un rôle qui permettra à l’acteur de devenir, pour son complément d’objet direct le spectateur, un visage familier réconfortant en lui montrant au mieux les ambiguïtés du monde. L’acteur alors n’agit plus, il devient signe iconique permettant d’organiser un discours.
Pourtant, après des années d’abstraction dans le spectacle, l’acteur cherche parfois à revenir à la vie réelle et retrouver cette vérité dont il se veut porteur.
Au festival de Cannes en 1995, Jean-Luc Godard a fait, à l’issue de la
projection de Land and Freedom de Ken Loach, ce commentaire : "Pendant la guerre d’Espagne, les communistes étaient les producteurs et les anarchistes les acteurs." Redevenant acteur véritable, l’être actif remet en cause les organisations imposées visant à le transformer en perpétuel spectateur.

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