Nous savons qu’il existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de la maison. La maison nato a donc eu envie de rassembler ses mots : autant de codes, de clés, de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.


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Calamity Jane : aventurière 1852-1903

Avant que le premier mai ne devienne fête des travailleurs, il fut le jour de naissance d'un certain nombre de personnes intéressantes. Ainsi, en 1852 à Princeton, Missouri, naquit Martha Jane Cannary, plus connue sous le nom de Calamity Jane. Aînée d'une famille de six enfants souvent livrés à leur propre sort par les parents, la très jeune Martha Jane est en charge de toute la maisonnée, s'occupe de ses frères et sœurs et apprend à lire et à monter à cheval. Lors de sa treizième année, la famille déménage en direction du Montana. Charlotte Cannary, sa mère, meurt pendant le trajet et c'est finalement à Salt Lake City, Utah, que l'instable famille finit par s'installer. En 1868, à la mort de son père, elle transfère sa famille dont elle est en charge dans le Wyoming et commence son errance aventureuse dans l'Ouest afin de subvenir aux besoins familiaux. Scout pour l'armée américaine, grande connaisseuse des Indiens, elle travaille pour les généraux Crook et Mills et, dit-on, pour l'infâme général George Armstrong Custer (mais il s'agit là sans doute d'une exagération de son propre récit car il n'existe aucune évidence). Elle acquiert très vite une réputation de gâchette redoutable et prend le surnom de Calamity qui la fera passer à la postérité. À Fort Laramie, elle rencontre un autre aventurier, Wild Bill Hickok avec qui elle se lie d'amitié, lequel se fera tuer d'une balle dans le dos dans un saloon de Deadwood. Elle passe beaucoup de temps à rechercher l'assassin. Elle prospecte de l'or, conduit des diligences et convoie du bétail. En 1885, elle se marie à Clinton Burke avec qui elle a, deux ans plus tard, une fille (elle prétend que Wild Bill Hickok en est le père, ce qui est improbable). Jean Hickok Burkhardt McCormick, qui portera pour l'état civil les trois noms des compagnons de sa mère, est confiée plus tard à un couple d'Anglais. Dans le Colorado à Boulder, Calamity ouvre un hôtel, puis retourne à Deadwood. Elle est engagée au Palace Museum de Minneapolis. En proie à la dépression et l'alcoolisme, elle participe à quelques-uns des étranges spectacles (Wild West Show) dont le but est de faire fantasmer les Américains de l'Est sur la conquête de l'Ouest, un monde pour eux absurde et distrayant. Elle meurt en 1903, enterrée à Deadwood aux côtés de Wild Bill Hickok. Durant ses vingt-cinq dernières années, elle écrit les fameuses lettres à sa fille, correspondance jamais adressée où elle exprime un amour maternel tenace mais impossible. Elle y décrit son existence avec grand dépit et poignant regard triste. Les mensonges de ses récits sont autant d'occasions de rétablir la vérité bien loin des interprétations fantaisistes des westerns de Norman Z. McLeod (The Pale Face), George Sherman (Calamity Jane and Sam Bass), David Butler (Calamity Jane) où Calamity Jane prend les traits des actrices Jane Russell, Yvonne De Carlo ou Doris Day. Comme pour d'autres vedettes de l'Ouest américain, Morris et Goscinny lui consacrent un des épisodes de Lucky Luke et Sylvie Fontaine, aussi libre mais plus juste, offre une "Calamity" vue au travers des yeux de sa fille. Le 1er août n'est pas seulement une date de départ en vacances, c'est aussi celle du départ d'un certain nombre de personnes intéressantes. Le 1er août 1903 meurt Calamity Jane.





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