Cyril Lefebvre
Cyril Lefebvre : guitare slide
Madame Lefebvre jouait le deuxième violon à l'orchestre philharmonique. À la maison, elle chantait en s'accompagnant au piano. Cyril a 16 ans lorsqu'il écoute sur le transistor maison : "Salut les copains". Twist le jour, jazz la nuit. John Lee Hooker et Ray Charles lui donnent envie de jouer et il commence la guitare.
Un samedi, toute la famille se rend à la Maison de la Radio où se produisent Sonny Terry & Brownie McGhee, Muddy Waters, Cousin Joe Pleasance, Gary Davis et Sister Rosetta Tharpe. Lorsque celle-ci arrive sur scène, elle tient une énorme guitare blanche, mais ne sait où la brancher. Le jeune Cyril intervient et met le câble dans la bonne prise. Est-ce le grand déclic ? En tout cas, il commence à se produire intensivement comme homme orchestre dans les clubs à la façon d'un Jess Fuller. Le premier groupe auquel il participe est Maajun,
Et puis Frederic Lebovitz lui offre de faire un disque pour Cezame. C'est l'époque de Marcel Dadi et des tablatures. Cet aspect n'intéresse pas trop le joueur de slide qui préfère entendre les gens jouer que les voir se demandant comment jouer. Son premier disque s'intitule Musique française et américaine de la même époque d'il y a longtemps où l'on trouve des adaptations de Satie, Dabussy et Skip James. Au volant de sa DS, il tourne sans cesse (200 concerts par an). Il joue avec Stefan Grossman, Sam Mitchell ou Duck Baker. Il se passionne pour les antiquités exotiques et la pataphysique.
Il forme "Cyril Lefebvre et son Ensemble Moderne" et publie son second album Cocaine Blues. Vibrato sera son dernier opus sous son nom, il y interprète avec son mentor Harry Hougassian une version de "La Paloma" qui fait date. Il entre en studio avec Brownie McGhee et joue avec lui à New-York. Il réside alors chez John Hammond. Des séances avec Marie Delbek ne sortira qu'un 45tours 4 titres.
D'un éclectisme coloré, il participe à Video Adventures, monte l'Ensemble Moderne dans lequel joue Guigou Chenevier, se fait inviter par Jac Berrocal (Hotel Hotel), anime une émission de radio, programme au Printemps de Bourges avec sa compagne Marcelle Galinari. À Chantenay, il rencontre Mike Cooper avec qui il se lie d'amitié. Ensemble, ils co-signeront Aveklei Uptown Hawaiians. Il rejoint également l'orchestre de Steve Beresford pour deux disques de Kazuko Hohki (chante BB et Love in Rainy Days).
C'est aussi l'époque du Café de la Place à Chantenay où Mike Cooper et Cyril Lefebvre jouent pendant le festival pour le grand plaisir d'auditeurs comme Bill Frisell tombé sous le charme. Tony Truant, Jim Cuomo, Athur H sont d'autres partenaires, mais c'est sans doute Joseph Racaille qui constitue sa relation musicale la plus fournie de la fin des années 80. Avec le trio Dora Lou, il reprend la route. Il est l'un des fondateurs du Ukulele Paris Club qui enregistre pour Universal Jazz. Ce passionné des îles, de Gauguin, d'Yma Sumac, de Sool Hoopii et de tant d'autres destinations a créé en marge une façon unique en France.
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