Joëlle Léandre
Joëlle Léandre : contrebasse
Aixoise d'origine (elle est née le 12 septembre 1951 à Aix en Provence), Joëlle Léandre rencontre la musique à 8 ans grâce à un pipeau en plastique. La musique qui passe à la maison va de Tino Rossi à Puccini en passant par Glenn Miller. De condition modeste, ses parents l'envoient finalement avec son frère au conservatoire d'Aix prendre des cours de solfège. Elle commence le piano. L'accordeur indique qu'il se crée une classe de contrebasse au conservatoire et à 10 ans, la voilà qui étudie avec le contrebassiste Pierre Delescluse.
Lorsqu'elle a 16 ans, il lui conseille de laisser tomber le piano pour se consacrer uniquement à la basse et comme autre conseil l'invite à voyager, rencontrer des gens, écouter des orchestres. À 17 ans, la voilà à Paris avec sa basse et sa valise. Elle fait des remplacements à l'Orchestre National. L'absence de répertoire l'incite à aller du côté de la musique contemporaine et elle rentre à l'Ensemble de l'Itinéraire, puis 2E2M dirigé par Paul Méfano. Elle joue Xenakis ou Stockhausen et sort le soir. Elle va au Riverbop où elle entend François Jeanneau avec Jean-François Jenny-Clark. Elle se passionne pour les bassistes de Jazz, Paul Chambers, Charles Mingus, Ray Brown, Slam Stewart.
Au centre Américain, boulevard Raspail, elle entend, Alan Silva, Frank Wright, Mohamed Ali, Bobby Few puis Anthony Braxton. Lors d'un stage à La Baule, elle rencontre John Cage.
Elle enseigne au Conservatoire de Pantin puis part à Buffalo. Le metteur en scène Stuart Seide lui propose d'écrire la musique de Troilus et Cressida. En 1978, retour à Paris, elle se produit en solo puis les rencontres se multiplient. Elle joue avec Hugh Levitt, se produit avec l'Ensemble Intercontemporain. Dans les années 80, elle devient une habituée du Théâtre Dunois où elle enregistre pour nato en 1983, Les Douze Sons.
Elle est aussi une régulière du festival de Chantenay-Villedieu où elle joue avec le grand orchestre de Lol Coxhill ou encore avec Radu Malfatti, Guus Jansen, Alan Hacker, Chris Laurence. On l'entend avec Tony Coe, Barre Phillips, Derek Bailey, Raymond Boni. Elle crée un trio avec Annick Nozati et Irène Schweizer.
À Londres, elle joue avec Peter Kowald, rencontre Peter Brötzmann. Elle s'affirme comme une des personnalités incontournables de la musique improvisée. John Zorn, Evan Parker, Fred Frith, Maggie Nicols, Carlos Zingaro, Steve Lacy, Daunik Lazro, Fred Van Hove, Marilyn Crispell, Paul Rogers, William Parker, Lauren Newton, Mat Maneri, Pascal Contet et bien sûr Anthony Braxton sont aussi autant de rencontres importantes.
Si des compositeurs aussi importants que John Cage, Betsy Jolas ou Gacinto Sclesi ont composé des pièces à son intention, elle ne dédaigne pas non plus la composition. Pour Six séquences pour Alfred Hitchock, elle crée "Pour un Demi Poulet". Elle compose pour la danse (Josef Nadj) et le théâtre.
De 2002 à 2006, elle occupe la Chaire Darius Milhaud (composition et l’improvisation) au Mills College à Oakland(Californie). En 2011, à l'occasion de ses 60 ans, sont organisés 60 concerts.
Lors des soirées dédiées au Retour à la case Dunois, en 2013, un trio où "Tout va monter" émerge où on la retrouve pour la première fois aux côtés de Benoît Delbecq et Carnage the Executioner.
Sa maîtrise exceptionnelle de l'instrument la conduit non aux routes des grandes assurances, mais bien aux chemins de rencontres et d'invitations-inventions sans cesse multipliées (son récent duo avec Serge Tessoy-Gay en atteste). En 2015, elle crée son big band au titre "Can You Hear Me"où l'on retrouve Jean-Luc Cappozzo et quelques unes des plus significatives figures de la nouvelle génération : Jean-Brice Godet, Christiane Bopp, Alexandra Grimal, Théo Ceccaldi, Séverine Morfin, Valentin Ceccaldi, Guillaume Aknine, Florian Satche.
Son impressionnante discographie, ne compte pas moins de 150 disques.
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